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The Bloody Massacre Perpetrated in King Street Boston on March 5th, 1770 d'après une gravure de Henry Pelham colorisée par Benjamin Edes |
L'image
Cette gravure de propagande réalisée par Paul Revere permet à l'époque de son impression de diffuser l'information dans toutes les colonies à une vitesse et avec une efficacité jamais atteinte jusque là, bien que plusieurs détails ne correspondent pas du tout à la réalité !
Elle décrit "le massacre sanglant" (en réalité une escarmouche) perpétrée à King Street Boston le 5 mars 1770 par un parti du 29e régiment britannique. Selon les termes de la notice de la Bibliothèque du Congrès il s'agit d' "
Une représentation sensationnaliste de l'escarmouche, plus tard connue sous le nom de «Massacre de Boston», qui s'est produite entre les soldats britanniques et les citoyens de Boston le 5 mars 1770. "
Que voit on ?
À droite, un groupe de sept soldats britanniques en uniforme, ouvre le feu, sur le signal d'un officier, (à l'arrière) vers une foule de civils stationnée à gauche du cadre. Trois des civils en sang gisent sur le sol. Deux autres blessés sont portées à l'écart de la fusillade par des colons.
Au premier plan, comme pour appuyer sur l'atmosphère paisible et banal de cette journée qui commençait comme les autres, on peut voir un petit chien ! Sur la gauche, à l'arrière-plan, une rangée de maisons, celles des colons dont s'échappe de la fumée ; au centre, l'église et l'Hôtel de ville. Derrière les troupes britanniques, on aperçoit une autre rangée de bâtiments, dont la Royal Custom House, qui porte comme enseigne
"Butcher's Hall" sans doute un trait sarcastique du dessinateur ! En commentaire de cette gravure on peut lire :
"
Unhappy Boston ! see thy Sons deplore, Thy hallow'd Walks besmear'd with guiltless Gore: While faithless P--n and his savage Bands, With murd'rous Rancour stretch their bloody Hands; Like fierce Barbarians grinning o'er their Prey, Approve the Carnage, and enjoy the Day. If scalding drops from Rage from Anguish Wrung If speechless Sorrows lab'ring for a Tongue, Or if a weeping World can ought appease The plaintive Ghosts of Victims such as these; The Patriot's copious Tears for each are shed, A glorious Tribute which embalms the Dead But know, FATE summons to that awful Goal, Where JUSTICE strips the Murd'rer of his Soul: Should venal C--ts the scandal of the Land, Snatch the relentless Villain from her Hand, Keen Execrations on this Plate inscrib'd, Shall reach a JUDGE who never can be brib'd. The unhappy Sufferers were Mess.s SAM.L GRAY, SAM.L MAVERICK, JAM.S CALDWELL, CRISPUS ATTUCKS & PAT.K CARR Killed. Six wounded; two of them (CHRIST.R MONK & JOHN CLARK) Mortally Published in 1770 by Paul Revere Boston
Les journaux de la ville vont faire de cet événement le symbole de la tyrannie britannique.
Les faits
Le massacre de Boston (
Boston Massacre), connu aussi comme l'incident sur la rue King (
Incident on King Street) est un épisode de l'opposition entre les Treize colonies d'Amérique du Nord et la Grande-Bretagne pendant la seconde moitié du 18e siècle. Cet incident s'est produit le 5 mars 1770, jour où une petite troupe de soldats de l'armée britannique ont tué 5 civils et en ont blessé 6 autres, le bilan faisant état de 7 morts. L'incident est aussitôt repris par les principaux
Patriots,comme Paul Revere et Samuel Adams, pour alimenter la haine envers les autorités britanniques et accélérer le processus d'union indépendantiste dont les revendications couvaient déjà depuis une certains temps dans la population.
Cet incident signe le début d'une tension qui ne retombera plus jamais entre Britanniques et colons, et qui aboutit en 1775 à la Révolution américaine et à la guerre d'indépendance des États-Unis.
Ce mars 1700 au moment ou se produit l'incident, les troupes britanniques sont stationnées depuis déjà deux années à Boston, capitale de la province de la baie du Massachusetts,; elles sont venues protéger et soutenir les fonctionnaires coloniaux qui tentent de faire respecter une très impopulaire législation concernant des taxes, votée au Parlement de Londres.
Après deux années de voisinage houleux et de relations tendues entre la population et les soldats, le 5 mars 1770, une foule se forme autour d'une sentinelle britannique, laquelle est bientôt injuriée et malmenée... presque comme à l'habitude serait-on tenté de dire. Mais ce jour là, le soldat est rejoint par huit hommes armés qui sont reçus par la foule coups de jets de projectiles accompagnés de menaces verbales. Excédés les soldats britanniques tirent alors dans le tas, sans en avoir reçu l'ordre, contrairement à ce que laisse supposer la gravure un peu propagandiste ci-dessus. Ils tuent sur le coup cinq civils et en blessent plusieurs autres. Deux autres personnes meurent plus tard de leurs blessures, portant le total à sept morts. Ce
"massacre" concernait donc 7 personnes !
Le tocsin sonne le soir même et les soldats britanniques sont harcelés jusqu'à ce que la foule obtienne du gouverneur colonial, Thomas Hutchinson, la promesse qu'il ouvre une enquête.
La promesse de l'enquête est annulée dès le lendemain.
Face à un nouveau mécontentement marqué les colons et à la réitération de leurs menaces, le retrait des troupes stationnées dans le centre de la ville est finalement ordonné en direction du fort de Castle Island, ans le port de Boston.
L'enquête reprend.
A son issue, 8 soldats, un officier et 4 civils sont arrêtés et accusés d'assassinat. Défendus par l'avocat et futur président américain, John Adams, le capitaine Thomas Preston et six de ses soldats sont acquittés, tandis que deux autres sont reconnus coupables d'homicide involontaire et condamnés à ... être marqués sur la main.
Par contre à dater de ce jour le royaume de Grande-Bretagne décide de dissoudre les assemblées du Massachusetts précédant de 6 ans et 12 jours exactement le jour de l'
Evacuation Day durant lequel les troupes Britanniques de William Howe battent en retraite, et se retirent en Nouvelle-Écosse... un événement toujours célébré de nos jours.