Jacques Louis David (1748-1825) - Le serment des Horaces 1784 - 330 cm (H) x 425 cm (L) - Musée du Louvre, Paris
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Anne-Louis Girodet (1767-1824) - Le Serment des Horaces -166,2 cm (H) x130,2 cm (L) - Toledo Museum of Art, Ohio |
Le sujet
C'est un sujet qui se situe à mi-chemin entre la légende et l'Histoire.
Tite-Live qui rapporte le récit fait état d'une " légende " selon laquelle les Horaces, trois frères romains, auraient été choisis pour être les champions de Rome dans un combat les opposant aux trois frères Curiaces, représentant la ville d’Albe. Le combat aurait eu pour but de déterminer laquelle des deux villes, de Rome ou d’Albe, aurait l’hégémonie durant le règne de Tullius Hostillius, troisème roi de Rome (673-641 avant J.C.). Les Romains furent vainqueurs de ce duel grâce à une ruse du dernier survivant des Horaces, Publius, qui, demeuré seul face aux trois Curiaces fit semblant de fuir. Mais les Curiaces tous trois blessés, en tentant de le rattraper, n'y parvinrent pas tous en même temps, ce qui permis à Publius Horatius des les tuer l'un après l'autre. À son retour à Rome, Publius Horatius tua sa propre sœur qui pleurait son fiancé, un des trois Curiaces, car, selon lui, « c'est ainsi que devait perir toute Romaine pleurant un ennemi ». Publius Horatius fut condamné à mort pour ce crime par l'Assemblée du Peuple devant laquelle il fit appel. Son propre père plaida pour lui devant l'assemblée en faisant valoir qu'il venait de perdre deux enfants pour Rome, suppliant les Romains de ne pas le priver du dernier. Publius fut acquitté ; des rites de purification furent prescrits. Ils durent cependant « expier » le crime ; le père en offrant des sacrifices qui devinrent traditionnels la famille Horace (la gens Horatia); le fils Publius en passant sous le joug du Tigillum sororium, symbole de la soumission à la loi romaine.
Les représentations en images
Ce que représente le célèbre tableau de David (ci-dessus), commandé par le roi Louis XVI en 1784 et très représentatif du Neoclassicisme, mouvement qui exaltait la grandeur et la force morale, ne fait pas partie du récit de Tite-Live. Il s'agit d'une scène préliminaire : le sermet prêté par les trois frères Horace devant leur père qui tient leur épée. Le serment a lieu en présence de leur sœur éplorée qui préssent qu'elle pourrait perdre son fiancé, l'un des trois frères Curiace.
En 1786, Anne-Louis Girodet réalisa une copie pour le Comte de Vaudreuil à partir de l'original de David contenu dans les collections royales.
Ainsi seule une toile de Louis-Jean-François de Lagrenée (1725-1805) semble représenter (ci-dessous) une scène extraite du récit de Tite-Live, à savoir en l'occurrence, le meurtre de la soeur de Publius Horace : Horace venant de frapper sa soeur, peint entre 1750 et 1754 c'est à dire 30 ans avant le tableau de David. Une autre toile cependant, la premièere même sur ce thème, fut réalisée en 1760 par le peintre napolitain Francesco de Mura (1696-1782) " Horace tuant sa soeur après la défaite des Curiaces", attestant de la faveur de l'Europe des 17e et 18e siècle pour ce récit de l'Antiquité.
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Jean-François Lagrenée (1725-1805) - Horace venant de frapper sa soeur - 1750 - Musée des Beaux-Arts de Rouen |