La photo
Cette photo représentant le cadavre de Mouamar Khadafi à la morgue a été proposée au médecin de la Commission d'enquête de l'ONU sur les crimes de guerre pour déterminer la/les causes du décès en lieu et place de l'accès au rapport d'autopsie, refusé par les autorités libyennes.
Le sujet
Après quarante années de pouvoir sans partage, le dictateur libyen Mouammar Kadhafi voit son autorité contestée par les habitants de Benghazi. La guerre civile s'installe.
Traqué par ses opposants, qui ont reçu l'appui des Occidentaux, le dictateur résiste à Syrte, avec le dernier carré de ses fidèles, jusqu'à ce qu'une attaque aérienne de l'OTAN frappe sa ville natale, le 20 octobre 2011. En fuite et blessé, il est abattu par ses ennemis.
La commission de l'ONU sur les crimes de guerre et les violations des droits de l'homme en Libye n'a pas pu déterminer les causes de la mort de l'ancien dirigeant Mouammar Kadhafi et de son fils Mouatassim. La Commission internationale d'enquête sur la Libye a conclu dans son rapport publié que le colonel Kadhafi et son fils, capturés séparément le 20 octobre 2011 par des combattants de Misrata, étaient morts peu après dans des circonstances non élucidées.
" Bien que blessés, les deux hommes étaient vivants lors de leur capture et sont donc morts alors qu'ils étaient détenus par les thowars ", affirme une version du rapport.
" La Commission est dans l'incapacité de confirmer que la mort de Mouammar Kadhafi est un assassinat illégal et réclame un complément d'enquête " ajoute ce rapport en date de Mars 2012.
Indépendamment des causes de la mort, le rapport estime que l'exposition des cadavres des deux hommes au public durant plusieurs jours
" constitue une violation du droit international coutumier ".
Pour la Libye, cette « libération » est le début d'un cauchemar aussi effroyable que la dictature antérieure, sinon davantage.
Tout avait commencé le 13 février 2011 lorsqu'une révolte éclate à Benghazi, capitale de la Cyrénaïque, province orientale rivale de la Tripolitaine, laquelle demeure grosso modo fidèle à Mouammar Kadhafi. Celui-ci déclenche une véritable guerre contre la rébellion en faisant appel à des mercenaires africains. En suivant la côte méditerranéenne, ses troupes envahissent la Cyrénaïque en multipliant les exactions contre les populations civiles.
En France et à l'ONU, on s'alarme du risque que la population de Benghazi ne soit massacrée en cas de victoire des kadhafistes. Le président français Nicolas Sarkozy se laisse convaincre par l'intellectuel Bernard-Henri Lévy d'intervenir activement.
Le 10 mars 2011, il reconnaît le gouvernement rebelle de Benghazi et, le 17 mars 2011, son ministre des Affaires étrangères Alain Juppé parvient à convaincre le Conseil de sécurité de l'ONU d'organiser une zone d'exclusion aérienne autour de la capitale de la Cyrénaïque.
La résolution 1973 est alors votée
En attendant que les avions de l'OTAN soient opérationnels, l'aviation française donne aussitôt la chasse aux colonnes blindées kadhafistes. Rapidement, l'OTAN déborde le cadre de la mission confiée par l'ONU et traque les kadhafistes jusqu'en Tripolitaine, permettant aux insurgés de lancer une contre-offensive laborieuse mais victorieuse.
La Russie, membre du Conseil de sécurité, qui a autorisé du bout des lèvres l'intervention en Libye, manifeste son irritation devant l'initiative de l'OTAN, qui outrepasse le cadre de sa mission. Ses représentants promettent - mais un peu tard - qu'on ne les y reprendra plus !
Au bout de plusieurs mois de combats indécis et au prix de quelques milliers de morts, les opposants s'emparent de Tripoli. Les Occidentaux rejettent le projet d'une exfiltration du dictateur et de son remplacement par un gouvernement de transition.
En désespoir de cause, Kadhafi quitte Syrte avec un convoi de plusieurs véhicules civils en direction du Niger. Avertis de sa fuite, les alliés disposent sur le parcours des miliciens de l'organisation rebelle Misrata. Des avions de l'OTAN se mettent en chasse du convoi et attaquent celui-ci. Le dictateur se réfugie dans une buse en béton. Il en est extrait par les miliciens de Misrata et sauvagement assassiné.
Après ce succès de la coalition démocratique, l'anarchie s'installe. Les Occidentaux fuient le désordre qu'ils ont contribué à créer. Du fait de l'insécurité générale, la production pétrolière s'effondre de 1,5 million de barils/jour en 2011 à 200 000 en 2014. Le pays devient la proie de chefs de bande locaux qui tentent de s'approprier les ressources pétrolières ou spéculent sur le transit des migrants africains vers l'Europe.
Par ailleurs, les mercenaires africains de l'ancien dictateur, touaregs et autres, se replient vers le désert avec armes et bagages et ne tardent pas à déstabiliser les pays du Sahel, du Mali à la Centrafrique, obligeant la France à intervenir une nouvelle fois en catastrophe.