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Exemplaire français du Traité de Fribourg rédigé en latin
et portant (de gauche à droite) les sceaux des XIII cantons suisseset de leurs alliés.
Conservé aux Archives nationales françaises |
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Exemplaire des Confédérés suisses du Traité de Fribourg, rédigé en allemand
et portant (de gauche à droite) les sceaux du roi de France, des XIII cantons suisses et de leurs alliés,
conservé aux Archives de l'Etat de Fribourg. |
L 'image
La première image représente l'exemplaire français du traité de Fribourg conservé aux Archives Nationales Françaises alors que la seconde image représente l'exemplaire Suisse rédigé en allemand et conservé aux Archives de l'Etat de Fribourg.
Ce traité, connu en France sous le nom de "paix perpétuelle", est dressé sous la forme d'une lettre patente, dont les auteurs sont à la fois le roi de France François 1er et les cantons suisses et leurs alliés. Il est validé en conséquence par les sceaux du roi de France et ceux des XIII cantons suisses et de leurs alliés (Valais, Grisons, abbé et ville de Saint-Gall, ville de Mulhouse).
Cependant on peut remarquer que l'exemplaire français, contrairement à l'exemplaire suisse, n'a jamais été scellé par la chancellerie française (le sceau du Roi scellant les deux liens à l'extrême gauche du document est manquant contrairement au document suisse).
Dans les deux documents, l'ordre des sceaux suit rigoureusement l'ordre de préséance des cantons, défini par leur puissance et/ou leur date d'entrée dans la Confédération. Le scellement du traité devait respecter cet ordre protocolaire, commençant par Zurich, Berne et les trois Waldstätten de Schwytz, Uri et Unterwald, et s'achevant par les alliés.
Après un exposé déplorant les conséquences d'une guerre fratricide entre chrétiens, le traité énonce en treize articles les conditions diplomatiques et économiques de la paix.
Les faits
La signature, le 29 Novembre 1516 de cette « paix perpétuelle » est la conséquence directe de la victoire de François 1er sur les Suisses à Marignan, même si les négociations entre Français et Suisses avaient commencé dès le mois d'août 1515, avant même la bataille de Marignan (13-14 septembre 1515), un premier traité préliminaire ayant été signé par les capitaines suisses et les plénipotentiaires français le 8 septembre 1515 à Gallarate.
À la suite des treize articles du Traité de Fribourg sont décrites les conditions dans lesquelles les conflits qui pourront survenir ultérieurement entre les deux parties ou entre ressortissants des deux parties devront être réglés. Très détaillées, elles occupent quasiment à elles seules la seconde moitié du traité. À la lecture de ces dispositions, on constate que le roi de France se plie aux usages suisses de règlement de conflit, par la désignation de deux hommes par chacune des parties pour l’arbitrage.
Il convient de souligner que le Traité de Fribourg est un traité de paix, et non d'alliance. Les véritables débuts d'une alliance franco-suisse seront formalisés dans le Traité de Lucerne, conclu en mai 1521.
Le Traité de Fribourg conduira les Suisses à servir dans les armées du roi de France, jusqu'à se faire tuer pour protéger celui-ci au moment des journées sanglantes de la Révolution.
Il amènera aussi peu à peu les cantons suisses à une neutralité de plus en plus rigoureuse.
Le Traité de Fribourg fut particulierment remarquable par sa durée, puisqu’il fut rompu seulement en 1798, lors de l'invasion française de la Confédération des XIII cantons.