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Henri-Frédéric Schopin (1804-1880), Bataille de Hohenlinden. Galerie des batailles Château de Versailles |
Le tableau
Cette toile du peintre historique Henri-Frédéric Schopin met en vedette, en plein centre de la composition, le héros de la bataille, le général Jean-Victor Moreau fièrement monté sur un destrier piaffant, portant bicorne surmonté du plumet bleu blanc rouge de la période post révolutionnaire. Jean-Victor Moreau, né à Morlaix en 1763, s'était engagé comme volontaire en 1791. Après de brillantes campagnes en Allemagne, sa victoire à Hohenlinden suscita la jalousie du Premier Consul Napoléon Bonaparte. Il fut dès lors tenu à l'écart des affaires. Puis, informé du complot royaliste de Cadoudal contre le Premier Consul, il choisit de n'en rien dire, ce qui lui valut d'être condamné à l'exil. Après quelques années passées à cultiver la terre aux Amériques, il entra comme conseiller militaire au service du tsar de Russie avant d'être tué par un boulet français à Dresde en 1813.
D'autre part, ce tableau rend très bien compte des conditions difficiles de cette bataille qui eut lieu sur un terrain boueux où la présence de neige fondue rendait toute manoeuvre extrêmement périlleuse.
Les faits
Le 3 décembre 1800, les soldats français battent les Autrichiens à Hohenlinden, en Bavière.
Après huit ans de guerres sans fin, alternant conquêtes et invasions, la France a dû faire face à une deuxième coalition européenne.
Le Premier Consul, Napoléon Bonaparte, a improvisé une offensive en Italie et remporté sur les Autrichiens, à Marengo, une victoire sur le fil. Mais ce succès n'a pas suffi à faire fléchir l'ennemi.
Pendant ce temps, en Allemagne, le général Jean-Victor Moreau progresse lentement à la tête de l'armée du Rhin. Ses 60 000 hommes se retranchent près d'une grande forêt, à trente kilomètres à l'est de Munich, non loin du village de Hohenlinden.
Jean, jeune archiduc d'Autriche, tente de les bousculer avec ses 55 000 combattants. Mais la neige fondue et le terrain marécageux gênent ses mouvements. Pris entre deux feux, les Autrichiens sont repoussés dans la forêt. 11 000 sont faits prisonniers et à peu près autant sont tués ou blessés.
Fort de sa victoire inattendue, le général Moreau poursuit son chemin vers la capitale des États autrichiens. Il arrive à Salzbourg. Pris de panique à la perspective de perdre Vienne, l'empereur François II se résigne enfin à négocier contre l'avis de ses alliés anglais.
Un armistice est conclu à Steyr le 25 décembre 1800.
Consacrant la défaite de l'Autriche, la bataille de Hohenlinden élimine l'un des principaux adversaires de la France au sein de la Deuxième Coalition. Deux mois plus tard intervient la paix de Lunéville, signée le 9 février 1801. Elle confirme, tout en les étendant, les conditions du traité de Campo-Formio. Désormais, l'Angleterre est seule contre une France victorieuse sur tous les fronts.