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L'Histoire de France en BD : " Le passage du Rhin " le 31 décembre 406 |
L'image
Cette illustration extraite de
L'Histoire de France en BD de Larousse décrit le Passage du Rhin, un épisode historique majeur qui s'est déroulé à partir du 31 décembre 406, lorsque plusieurs peuples barbares, parmi lesquels les Vandales (Hasdings et Sillings), les Suèves et les Alains, forts de 150.000 hommes (30.000 selon Jérôme de Stridon), ont fait leur entrée dans ce qu'il restait de l'Empire romain, en franchissant le Rhin. Cette illustration accrédite la version d'un franchissement du fleuve à pied sur la glace, le fleuve ayant gelé cette année-là, à la suite d'un hiver très rigoureux. D'autres sources préfèrent accréditer la thèse d'un passage par un pont romain laissé vacant par les troupes faméliques d'un Empire très affaibli et incapable de protéger ses frontières les plus éloignées.
Les faits
On suppose aujourd'hui que la traversée a eut lieu à Mogontiacum (Mayence) ou entre Mogontiacum et Augusta Vangionum (Worms), qui furent les premières villes attaquées. En tout cas, ce 31 décembre 406 (date aussi mentionnée par Prosper d'Aquitaine), la traversée ne fait que commencer et il ne fait pas de doutes que les divers peuples barbares groupes ont mis plusieurs jours voir plusieurs semaines ou mois à traverser, que ce soit à pied ou par un pont romain non défendu. Le peu de troupes romaines encore sur place n'avait de toute façon plus les moyens de s’opposer efficacement à une telle invasion massive.
Il faut préciser qu'en 406, l’Empire romain est déjà très affaibli. Partagé, depuis 395, entre les deux fils de l'empereur Théodose Ier, Honorius et Arcadius, dont la tutelle, à cause de leur jeune âge, était confiée au général Stilicon, l'empire doit faire face aux menaces d'invasions sur tous les fronts. Sur le front du Danube et du Rhin, mais aussi sur le sol italien même, depuis que le Goth Radagaise a pénétré en Italie avec une armée importante... sans parler des confins impériaux du nord-ouest où des usurpateurs comme Marcus, Gratien ou Constantin revendiquent la possession de la Bretagne (la Grande Bretagne d'aujourd'hui).
Le Rhin, une fois franchi, les Barbares se seraient dirigés d’abord vers le nord-ouest puis vers le sud, mais il n'existe aucune certitude avérée sur ce trajet. On sait par contre que les Burgondes et certains clans Alains s’établissent en Gaule (d'autres vont plus tard en Hispanie) et deviennent des
« faiseurs d’empereurs », élevant par exemple le gallo-romain Jovin à la pourpre.
Les Vandales poursuivront leur route jusqu’en Afrique, qu’ils conquièrent avec leur roi Genséric entre 429 et 439, tandis que les Suèves s’installent en 411 dans le nord-ouest de la péninsule Ibérique. Les Burgondes stabilisés sur le Rhin jusqu'en 436, se fixent en Savoie vers 443 avec le général Aetius. Les Wisigoths entrés dans l'empire dès 376 s' installent en Aquitaine, après avoir lutté en Espagne contre les Suèves, les Vandales et les Alains au service des Romains.
L’entrée des barbares dans l’Empire est considéré comme une date de rupture majeure dans l'histoire de l'Occident, à tel point que l’historien Olympiodore de Thèbes commence son
Histoire à cette date là précisément, l'évènement étant considéré comme une contribution importante à la fin de l'Empire romain d'Occident.
Depuis quelques années, il existe une polémique sur l'appellation de ces invasions : tandis que les historiens français qualifient l'entrée en masse des Germains dans l'Empire romain, via le Danube ou le Rhin, de
Grandes Invasions, leurs homologues allemands préfèrent parler de
Völkerwanderung ou
migration des peuples.