Le document
Cette photo aérienne d'assez piètre qualité est le seul document qui témoigne de l'ampleur de la destruction de la ville de Varsovie en 1945 au moment où les troupes soviétiques vont y faire leur entrée.
Les faits
Le 17 janvier 1945, la 1ère Armée polonaise pénètre dans les ruines de Varsovie avec les troupes de al'Armée Rouge du maréchal Joukov en vue de " libérer " la ville du joug des nazi. Les communistes polonais n'ont ainsi aucune peine à s'installer au pouvoir en créant le "Comité Lublin", la ville ayant été vidé de ses occupants. En effet, quand l’armée rouge entre dans la ville, il ne reste quasiment rien de la capitale polonaise : 85 % des bâtiments ont été rasés par les Allemands, le taux de destruction atteignant 100 % dans le ghetto juif créé par les nazis, en octobre 1940, en plein centre-ville. La quasi-totalité des 380.000 Juifs que comptait la ville avant-guerre a été exterminée entre 1941 et 1943, date de l’insurrection du ghetto de Varsovie qui entraîna la destruction totale des immeubles du ghetto.
Le 1er août 1944, la Résistance polonaise (Armia Krajowa) se rebelle contre l'occupant nazi dans le cadre du plan militaire national « action Tempête » (Burza) qui s’accompagne de la sortie de la clandestinité de la Résistance ainsi que de l'établissement des institutions d'un l'État polonais sur le territoire de Varsovie libre. Le soulèvement était clairement dirigé contre les forces allemandes, mais le but de ce plan était l’ultime essai de préserver la souveraineté de la Pologne face à l’avancée de l’Armée rouge et la position ambiguë des Alliés occidentaux vis-à-vis des intentions de l’Union soviétique.
L’armée rouge, qui était toute proche de la rive est de la Vistule, voit soudainement sa progression stopper sur ordre de Staline qui va ainsi permettre aux Allemands de "réduire" la résistance polonaise qui constitue un obstacle à ses plans de domination la région. Par cet ordre Staline laisse ainsi près de 200.000 Polonais - en grande partie civils- se faire massacrer par les nazis.
Quand à la " libération " du 17 Janvier 1945, elle n'en est évidemment pas une réelle : le calvaire des Polonais n'est pas fini. A l'occupation et aux crimes des Nazis, succédera bientôt la mainmise totale de l'Union Soviétique pour une période de 50 ans.