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Elle représente les festivités de 1893 destinés a célébrer la toute nouvelle amitié franco-russe, fruit d'accords secret qui trouveront leur aboutissement dans la signature de l'Alliance franco-russe, un an plus tard.
Les faits
L'idée d'une alliance franco-russe a les faveurs de l'opinion publique qui cultive avec délectation sa haine de l'Allemagne et de l'Angleterre réunies. Plus concrètement, elle possède l'avantage de mettre fin à l'isolement diplomatique de la France, à la suite de sa défaite de 1870 face à l'Allemagne.
En réalité l'idée de cette alliance commence à naitre trois ans avant la date de sa signature officielle (le 4 janvier 1894) par un accord secret passé pendant l'été 1891 à travers un échange de lettres entre les ministres des Affaires étrangères, puis se poursuit par une convention militaire tout aussi secrète (signée le 17 août 1892) par le général Raoul de Boisdeffre, adjoint du chef d'État-major français, et son homologue russe le général Obroutcheff à l'issue de plusieurs séries d'entretiens tenus à Saint-Pétersbourg et en Dordogne, où le général russe passait l'été.
Cet accord secret prévoyait une mobilisation mutuelle dans les deux pays en cas de mobilisation d'une des puissances de la Triplice (Autriche-Hongrie, Italie, Allemagne). Elle prévoyait ainsi une intervention russe contre l'Allemagne si l'Allemagne ou l'Italie attaquait la France et une intervention française contre l'Allemagne si l'Allemagne ou l'Autriche-Hongrie attaquait la Russie.
La convention, purement défensive, devait engager 1 300 000 hommes contre l'Allemagne alors que que la Russie en engageait 800 000. Il était d'autre part convenu que les forces s'engageraient à fond, et le plus rapidement possible, de manière à ce que l'Allemagne ait à lutter sur plusieurs fronts, à la fois, à l'est et à l'ouest.
L'alliance est ratifiée par le tsar Alexandre III, le 27 Décembre 1893, après un léger moment d'hésitation dû à une tentative de rapprochement du Kaiser. Le gouvernement français, quant à lui ratifie, l'Alliance quelques jours après, le 4 janvier 1894, et c'est le président Sali Carnot qui la signe.
Alexandre III et Sadi Carnot disparaîtront dans l'année, mais l'Alliance franco-russe continuera son chemin.
La presse anglaise, en général très sceptique, s'ingéniera dès lors à prouver aux Français qu'il avait commis une très grave erreur en concluant cette alliance... jusqu'à ce que le Royaume-Uni lui-même s'y rallie en 1907 à travers la "
Triple Entente " qu'il rejoint, comme à son habitude, à reculons !
Rétrospectivement, cette alliance franco-russe de 1894 apparaît comme la première d'une longue suite d'initiatives qui, mises bout à bout, vont conduire l'Europe sur le chemin de la guerre.
Appliquée de façon extensive, elle sera le facteur déclenchant de la Grande Guerre : le 31 juillet 1914, le président français Raymond Poincaré déclarera la mobilisation générale et entrera en guerre contre l'Allemagne pour soutenir la Russie dans son différend avec l'Autriche-Hongrie à propos de la Serbie, bien que rien dans l'accord de 1894 n'obligeât la France à soutenir la Russie dans ses revendications balkaniques.