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Page de la Bible de Gutenberg, Commentaire de Salomon, Lenox Copy |
L 'image
Elle représente une page de la Bible de Gutenberg dont un exemplaire original (la
Lenox Copy) en parfait état de conservation est visible à la New York Public Library aux Etats Unis. Cet ouvrage comprend deux volumes totalisant presque 1300 pages dont l'impression a été commencée par Gutenberg à Mainz en 1452 pour être achevée le 23 Février 1455.
Sur les 180 exemplaires du tirage original (dont 45 sur parchemin), 48 exemplaires sont encore conservés aujourd'hui dans le monde dont la majorité en Allemagne.
L'exemplaire connu sous le nom de
Lenox Copy est le premier exemplaire original de la Bible de Gutenberg qui soit entré aux Etats Unis. C'était en 1847. Il porte le nom du douanier américain James Lennox qui avait demandé à ses collègues, par respect, d'enlever leur chapeau à la vue de cette Bible lorsqu'elle passa la douane.
Les faits.
Le 23 février 1455 est la date traditionnelle retenue comme le jour où Johannes Gutenberg a achevé d'imprimer son premier livre, une Bible latine à quarante-deux lignes dont l'impression avait commencé 3 années plus tôt. C'est le tout premier livre à caractères mobiles imprimé en Europe.
C'est en 1450 que Gutenberg commença à tester sa presse à imprimer et ses caractères mobiles en alliage de métal. Il composait alors des textes qu'il reproduisait sur des feuilles de papier simple. Puis il commença à imprimer des petits livres, comme la grammaire latine de Donat. La base du travail était alors effectuée à la main. Pour composer chaque ligne du texte, il fallait sélectionner un à un les caractères (en relief et inversés) correspondant aux lettres des mots, et les placer dans un cadre spécial, la forme, situé sur le plateau de la presse. Une fois toutes les lignes composées, la forme était enduite d'encre à l'aide de pelotes en crin de cheval. On y plaçait alors une feuille de papier préalablement humidifiée, qu'une planche de bois, la « platine », venait comprimer sous l'action d'une vis en bois.
Le nombre de presses utilisées dans l'atelier de Gutenberg reste inconnu, mais la quantité de pages imprimées laisse à penser qu'il en a utilisé plus d'une. Les presses étant actionnées par deux ouvriers, il est possible que l'entreprise ait nécessité jusqu'à douze ouvriers, sans compter les personnes employées à la disposition des caractères, à l'encrage, à la préparation des feuilles de papier, au pliage, etc.
La réalisation des 180 exemplaires de la Bible s'étala donc sur trois ans, une période à l'issue de laquelle un moine copiste aurait à peine pu achever la reproduction d'une seule Bible manuscrite.
Pour composer sa Bible, Gutenberg a copié l'écriture dite « gothique »
Textura, utilisée à l'époque pour les textes liturgiques, en particulier les missels. Il adopta une taille de caractère similaire à celle des manuscrits de grande taille, utilisés en particulier pour la lecture à haute voix.
Sa Bible ressemble à un codex ; comme dans les manuscrits les plus réussis, toutes les fins de ligne sont soigneusement alignées sur la marge de droite. On parle aujourd'hui de lignes «
justifiées » pour désigner cette présentation.
Pour obtenir cette présentation complexe à calibrer manuellement, Gutenberg n'utilise pas des espaces de taille variable entre les mots, mais répartit des signes de ponctuation plus ou moins larges, emploie des ligatures (deux lettres accolées et fondues ensemble) et remplace certains mots par leur abréviation.
L'emplacement destiné aux lettrines et aux enluminures était réservé.
Un enlumineur pouvait être chargé par le propriétaire de chaque exemplaire de dessiner des enluminures une fois le livre en sa possession. Ce travail était laissé à l'appréciation des acquéreurs, qui pouvaient aussi faire appel à des rubricateurs pour faire ressortir par des couleurs les
nomina sacra et les marques de paragraphes et de verset.