|
Le site de Sedd-el-Bahr vu du navire RiverClyde. |
Le 25 avril 1915, un corps expéditionnaire franco-britannique débarque sur la presqu'île de Gallipoli (
Canakale en turc), à l'entrée du détroit des Dardanelles, en Turquie. Le débarquement aboutit à un dramatique fiasco face aux défenses turco-allemandes, sous le commandement du général allemand Liman von Sanders et d'un général turc promis à un grand avenir, Kemal Atatür
Le matin du 25 avril, alors que les troupes franco-britannique débarquaient, le sous-marin australien HMAS AE2 du lieutenant-commandant Henry Stoker torpilla la canonnière Peyk-i Şevket à Gallipoli. Il s'échoua ensuite non loin d'un fort ottoman mais parvint à s'échapper. Peu après, son périscope fut repéré par un cuirassé ottoman qui tirait sur les plages de débarquement et ce dernier préféra se replier. Ayant franchi les Dardanelles, le sous-marin entra dans la mer de Marmara vers 8 h 30 mais Stoker préféra reposer son submersible sur le fond marin et attendre la nuit avant de continuer. Il fit surface dans la soirée pour recharger ses batteries et envoya un message radio à la flotte. Même si le débarquement au cap Helles se déroulait comme convenu, celui dans la baie ANZAC rencontrait de plus grandes difficultés et le commandant de l'ANZAC, William Birdwood, envisagea d'évacuer ses forces. Le succès du sous-marin australien fut l'un des facteurs qui le firent changer d'avis et la nouvelle fut relayée aux troupes pour remonter leur moral. Stoker navigua dans la mer de Marmara pendant cinq jours en réalisant de fréquentes apparitions en surface pour donner l'impression d'un grand nombre de sous-marins alliés mais ses attaques contre les navires ottomans échouèrent du fait de problèmes mécaniques avec ses torpilles.
Dans l'après-midi du 27 avril 1915, les 12 bataillons de la 19e division de Mustafa Kemal et six bataillons de la 5e division lancèrent une attaque contre les six brigades alliées dans la baie ANZAC. Avec le soutien de l'artillerie navale, les Alliés parvinrent à tenir tête aux assaillants durant la nuit. Le lendemain matin, les Britanniques et les Français ayant débarqué à la droite de la plage « S » après leur opération de diversion contre Kum Kale tentèrent de prendre le village de Krithia. Cette offensive (en) planifiée par Hunter-Weston se révéla complexe et mal coordonnée d'autant plus que la 29e division était épuisée par les débarquements et les contre-attaques ottomanes. L'avancée alliée s'arrêta donc à mi-chemin entre le cap Helles et le village de Krithia vers 18 h et les attaquants avaient perdu 3 000 hommes. Avec l'arrivée de renforts ottomans dans la zone, la possibilité d'une victoire rapide dans la péninsule s'éloigna et les combats se transformèrent en une guerre d'attrition.
Considérant que la situation avait tourné à son avantage, Mustafa Kemal commença à regrouper des unités et après l'arrivée de huit bataillons de Constantinople, les Ottomans passèrent à l'offensive dans l'après-midi du 1er mai. Malgré quelques succès contre les Français, les attaquants subirent de lourdes pertes et furent repoussés sur les autres secteurs. La nuit suivante, William Birdwood ordonna aux unités ANZAC du major-général Alexander Godley de contre-attaquer. Les troupes progressèrent lentement dans l'obscurité derrière un tir de barrage de l'artillerie navale et terrestre mais la progression fut désordonnée et la résistance ottomane les contraignit à se replier après avoir perdu un millier d'hommes.