Cette photo représente l'archiduc François Ferdinant de Habsbourg et son épouse morganatique Sophie Chotek, duchesse de Hohenberg, déjà installé dans la voiture automobile découverte où il allait être assassiné, à 9h30 c'est-à -dire environ une heure avant l'attentat...
Les faits
Le 28 juin 1914, l’archiduc François-Ferdinand, héritier de l'empire austro-hongrois et son épouse Sophie Chotek, duchesse de Hohenberg, sont assassinés à Sarajevo par un nationaliste serbe de Bosnie, Gavrilo Princip âgé de 19 ans, membre du groupe
Jeune Bosnie (
Mlada Bosna) qui prônait
la réunion de tous les Slaves du Sud (Yougoslaves) autour de la Serbie, principal état slave des Balkans.
Imputé non sans raison à la Serbie par le gouvernement autrichien, cet assassinat de Sarajevo va servir de prétexte au déclenchement de la Première Guerre mondiale qui eut pour conséquence la défaite, la chute et le démembrement des Empires russe, austro-hongrois, allemand et ottoman.
Par un défaut singulier de prudence, les autorités hongro-autrichiennes avait choisi ce 28 Juin comme date de la visite de l'archiduc, tout en sachant que c'était la date anniversaire de la bataille de Kosovo Polje qui, en 1389, vit la défaite des Serbes devant l'armée turque et l'annexion de leur royaume à l’Empire ottoman pour plus de 450 ans. La visite d'inspection de l'archiduc François-Ferdinand, à Sarajevo en qualité d'inspecteur général des forces militaires à la suite des grandes manœuvres organisées en Bosnie-Herzégovine furent donc immédiatement considérés par la minorité Serbe comme une provocation inacceptable.
Il ne fait plus beaucoup de doutes aujourd'hui (même si en subsiste quelques uns) que cet attentat fut organisé, à partir de Belgrade, par les services secrets Serbe et leur bras armé, une organisation secrete appelée
La Main Noire. Certains estiment que cette organisation fut bel et bien responsable de l'attaque et que les membres de
Jeune Bosnie dont l'assassin Gavrilo Princip, n'en étaient que les exécutants. D'autres considèrent que
Jeune Bosnie était très éloignée de la
Main Noire et était si peu expérimentée qu'ils étaient persuadés que la tentative d'assassinat était vouée à l'échec ! Toujours est il que tous les historiens sont la d'accord aujourd'hui pour dire que
La Main Noire a fourni les armes et le cyanure aux assassins qui se sont entraînés au tir dans un parc de Belgrade.
Les circonstances de l'attentat sont pour le moins rocambolesques. En effet une première alerte eut lieu le matin même quand une bombe tomba près du cortège officiel ! Elle rebondit sur la capote de la voiture de l'archiduc en blessant un officier de sa voiture suiveuse. Son auteur, Gabrinovitch, fut arrêté sur le champs. Mais alors que, remis de leurs émotions, l'archiduc et son épouse jugèrent bon de se rendre à l'hôpital pour visiter l'officier blessé, leur chauffeur se trompa d'itinéraire, en empruntant une ruelle avant de tenter de revenir sur le boulevard principal ! Au détour de la ruelle, fort opportunément, se trouvait posté Gavrilo Princip qui tira deux balles de revolver sur la voiture. L'archiduchesse est tuée sur le coup. François-Ferdinand lui, décède au bout de dix minutes. L'assassin est arrêté et rejoint en prison son ami ainsi que plusieurs complices présumés.
La mort de l'archiduc François-Ferdinand de Habsbourg et de son épouse, bien que peu populaires émeut l'opinion publique européenne. L'empereur François-Joseph 1er lui-même qui n'appréciait pas particulièrement le couple, décide ne pas réagir jusqu'à ce que les policiers autrichiens établissent un lien entre les assassins et la Serbie. Et encore... il s'écoulera un mois complet avant que Vienne n'adresse un ultimatum mou à Belgrade par le biais des chancelleries, comptant sur le fait que pendant ces longues semaines, l'émotion retombe.
Personne n'imaginait alors qu'un conflit local entre le prestigieux et immense empire des Habsbourg et cette minuscule Serbie archaïque et surexcitée puisse déraper en Guerre Mondiale. C'est pourtant exactement ce qui se passa...
Pour résumer cette situation tragique qui fera des millions de morts à travers le monde et démantelera tous les empires existants, le français Raymond Poincaré écrira :
« L'empereur François Jospeh Ier était un souverain riche de bonnes intentions… Il n'a pas voulu le mal, il n'a pas voulu la guerre, mais il s'est entouré de gens qui l'ont faite. »