L'image
Cette gravure de 1735 représente un tableau des loges faisant partie de de la
Grande Loge de Londres en 1735, 18 ans après sa création.
Les faits
La fondation de la première Grande loge maçonnique le 24 juin 1717 à Londres qui est un regroupement de plusieurs loges existantes ne doit pas être confondue - comme cela est encore souvent le cas - avec la fondation de premiere loge maçonnique, celle de Mary's Chapel fondée en 1599, sous l'autorité de William Saint Clair à Edimnbourg (Ecosse) ou encore moins avec les origines de la francmaçonnerie elle même que certains font remonté à Noé ou au Temple de Salomon quand ce n'est pas à Adam lui même !
Ce qui est fondé à Londres le 24 juin 1717, à l'occasion de la Saint Jean d'été, c'est la «
Grande Loge de Londres et de Westminster », qui apparait comme l'acte fondateur de la franc-maçonnerie moderne en réunissant en une seule grande loge les quatre loges londoniennes historiques déjà existantes «
L’Oie et le Grill », «
Le Gobelet et les Raisins », «
Le Pommier » et «
La Couronne ». L'évènement eut lieu dans une taverne à l'enseigne «
The Goose and Gridiron » (
L 'oie et le Grill donc).
C'est à partir de ce groupe (appelé les «
Moderns ») et de cette
Grande loge de Londres et de Westminster que la franc-maçonnerie se répandit en une vingtaine d'années dans toute l'Europe puis dans l'ensemble des colonies européennes, d'abord en Amérique, puis en Australie, en Afrique et en Asie. Des loges furent notamment fondées en Russie (1717), en Belgique (1721), en Espagne (1728), en Italie (1733), en Allemagne (1736), de nouvelles Grandes loges faisant ensuite leur apparition en Irlande (1725), Écosse (1736) et en France (1738).
L'histoire de la franc-maçonnerie fut d'emblée exclue du champ de l'histoire universitaire classique, se heurtant, notamment, au fait qu'elle était un enjeu de pouvoir entre ses adversaires et ses partisans. Une historiographie maçonnique spécifique s'est donc développée et a donné naissance à une discipline autonome, la
maçonnologie, parfois compliquée par des luttes d'influences entre les diverses obédiences. Ainsi l'origine du mot " franc-maçon " lui même fut-elle longtemps l'objet de revendications diverses : certains affirmant qu'il était lié à l'existence, en France, de franchises pour les maçons du Moyen Âge, d'autres signalant que l'usage de l'expression n'est pas attesté en France avant les années 1730 où il apparaît par traduction de l'anglais
free-mason.
À l'époque des guerres napoléoniennes et du premier affrontement des empires européens, les deux grandes loges britanniques se rassemblèrent en 1813 autour d'une nouvelle obédience, nommée
Grande Loge unie d'Angleterre (
United Grand Lodge of England) dans un traité d'union. Dans le même temps, l'empereur Napoléon Ier imposait en France la réorganisation de la franc-maçonnerie autour du
Grand Orient de France et d'une orientation plus proche de celle des « modernes ». L'engouement populaire que la franc-maçonnerie suscita alors sous le Premier Empire fut sans précédent, le nombre de loges passant de 300 à 1200.
Il fut une époque où la Maçonnerie anglo-américaine en général et les Grandes Loges du reste de l'Europe se reconnaissaient mutuellement, mais la plupart des obédiences régulières cessèrent leurs relations à la suite de querelles concernant l'admission de non-croyants parmi les francs-maçons.
Aujourd'hui beaucoup considère que la franc-maçonnerie n'est pas autre chose qu'un vaste réseau social construit dans l'intérêt de ses membres. Des pratiques douteuses ont impliqué des francs-maçons soit individuellement soir par loges entières, dans des affaires douteuses, des escroqueries diverses ou quelquefois des affaires de moeurs ou des affaires criminelles. Les plus célèbres sont
l'Affaire des casseroles en France au début du 20e siècle (qui a fini par donner une expression du langage courant!), l'A
ffaire Roberto Calvi ou celle encore plus sérieuse de la
Loge P2 dans l'Italie des années 1980.
Dans certains pays des obédiences maçonniques s'engagent ouvertement dans la réflexion politique, c'est par exemple le cas en France au sujet des lois relatives à la laïcité ou à la contraception.