L'image
Elle représente une reconstitution de la victoire du roi Philippe Auguste (à droite) à la Bataille de Bouvines, vue par Le peintre Horace Vernet (1789-1863) et conservée dans la Galerie de l'Histoire de France du Château de Versailles
Les faits
Le dimanche 27 juillet 1214, le roi Philippe II Auguste remporte - avec la cooperation active de la chevalerie féodale et de quelques milices communales - à Bouvines, près de Lille, une victoire écrasante sur les armées de l'empereur allemand Otton IV de Brunswick et ses alliés, le comte Ferrand de Flandre, le duc Henri de Brabant et le comte Renaud de Boulogne.
La victoire emportée ce jour là par le roi de France marque le début du déclin de la prédominance seigneuriale et pour certains historiens rien de moins que l'émergence de la Nation française. Cette victoire hisse la monarchie capétienne au premier plan de la scène européenne.
A l'issue de la victoire, Jean sans Terre, qui attaquait conjointement depuis la Saintonge, doit se retirer et, le 15 juin 1215, les barons anglais lui imposent la Grande Charte.
Contraint de fuir, Otton IV est déposé et remplacé par Frédéric II.
Après trois heures de combat, le comte Ferrand de Flandre et désarçonné et contraint de fuir, il est capturé rapidement et passera 15 ans en prison au château du Louvre.
Le retour de Philippe Auguste à Paris est triomphal ; les six jours festivités qui suivent seront exploitées par la monarchie pour en faire l’une des premières manifestations de l’unité nationale : Philippe Auguste écrit à l’université de Paris :
« Louez Dieu !, car nous venons d’échapper au plus grave danger qui nous ait pu menacer… ».
Au lendemain de cette bataille, Philippe Auguste fonde, entre Senlis et Mont-l'Évêque, l’abbaye de la Victoire, qui sera intégrée au domaine de l'évêque de Senlis en 1486.
Si aujourd’hui encore, l’évaluation des forces en présence suscite des controverses certains estimant les d troupes coalisées trois fois plus nombreuses que celles du roi de France, on sait par Guillaume le Breton, chapelain de Philippe II présent à Bouvines, que les lignes de combattants se tenaient en ligne dans un espace de 40 000 pieds (15 hectares), ce qui ne laisse pas beaucoup de dégagement et prédispose au corps à corps, le mode de combat le plus utilisé a l'poque féodale.
Guillaume le Breton ajoute dans sa chronique que
« les deux lignes de combattants étaient séparées par un espace peu considérable ».
Le roi de France fut aussi désarçonné et manqua d'être capturé par les Flamands. Il ne dut son salut qu'à l'intervention de quelques chevaliers. Tandis que tombait le soir, le comte de Boulogne se fit capturer. Beaucoup de fantassins restèrent sur le champ de bataille.
En juillet 1914, une commémoration est organisée pour le 700e anniversaire de la bataille. Une souscription est lancée pour ériger un monument mais le déclenchement de la Première Guerre mondiale bloque le projet. La stèle monumentale servira de monument aux morts à la fin du conflit. Un lien est néanmoins établi avec la bataille de Bouvines avec en haut du monument, sous le nom
« Bouvines », le rappel des deux années
« 1214 - 1914 ». Y figure aussi une citation de Paul Bourget :
« La bataille de la Marne c’est Bouvines renouvelé à sept cents ans de distance. »
Blog de Jean-Jacques Handali