L'image
Cette miniature conservée la Bibliothèque nationale de France à Paris représente la mort de John Talbot (en rouge à gauche du cadre) à la bataille de Castillon. La miniature est issue du manuscrit de Martial d'Auvergne,
Les Vigiles de Charles VII, élaboré vers 1484, soit près de 30 ans après la bataille Castillon. La bataille de Castillon fait encore aujourd'hui, chaque année à la date anniversaire, l'objet d'une grande reconstitution historique très populaire en Gironde sur les lieux même où elle a eut lieu voici plus de 500 ans.
Les faits
Le 17 juillet 1453, l'armée du roi de France Charles VII se heurte à un corps expéditionnaire anglais sur les bords de la Dordogne, près du village de Castillon, village du Sud-Ouest de la France qui s'appelle aujourd'hui Castillon-la-Bataille et qui est situé en Gironde dans la région de Nouvelle Aquitaine.
Cette bataille se solde par une victoire des Français sur les Anglais comme plus tôt celles de Formigny et de Patay.
Sans avoir le retentissement des défaites françaises de Crécy, Poitiers ou Azincourt, et se produisant en meme temps que la Chute de Constantinople qui focaaise toutes les attentionsd'alors, elle n'en marque pas moins la fin d'un long conflit qui restera connu dans l'Histoire sous le nom de
Guerre de Cent Ans.
C'est cette victoire décisive pour les Français qui met fin la Guerre de Cent Ans.
Chez les Français, la bataille a fait une centaine de tués et de blessés.
Les Anglais ont perdu 30 chevaliers et 4 000 hommes, dont 500 à 600 morts (2 000 et plus selon la
Chronique du temps de Charles VII conservée à la Bibliothèque Sainte-Geneviève de Paris), les autres étant blessés ou faits prisonniers pendant la bataille. Parmi les morts se trouvent Talbot ( ci-dessus), deux de ses fils et le baron de L'Isle qui avait débarqué en Guyenne à la tête de 2 000 hommes de renfort. Le corps de John Talbot, reconnu par son héraut, est inhumé le lendemain de la bataille dans la chapelle Notre-Dame de Colle, puis dans une chapelle érigée sur place, appelée Notre-Dame de Talbot. Il sera transféré en 1496 en Angleterre à l'abbaye de Whitchurch, dans le Shropshire.
Le lendemain de la bataille, les Français reprennent le siège de Castillon, avec l'artillerie de Jean Bureau pointée sur les remparts. La ville se rend le surlendemain 19 juillet et les rescapés anglais sont faits prisonniers. Le roi d'Angleterre n'a plus de troupes de campagne en Guyenne. Les autres places-fortes anglaises tombent rapidement, si bien qu'il ne reste plus que Bordeaux. Le siège est mis devant la ville tandis que Jean Bureau pointe ses canons sur les remparts. Le 14 octobre, la ville, affamée, préfère se soumettre.
Avec la bataille décisive de Castillon, la Guyenne entière redevient française, et le reste par la suite. Les Anglais sont boutés hors de France. Ils renoncent à l'Aquitaine et aux possessions continentales de la dynastie royale des Plantagenêt mais conserve la place forte de Calais.
Aucun traité n'est réellement signé.
Si bien que 22 ans plus tard, en 1475, le roi d'Angleterre Édouard IV ne désespérant pas de pouvoir reconquérir les territoires perdus, débarque avec son armée à Calais ; mais abandonné par son allié Charles le Téméraire, il préfère négocier avec le nouveau roi de France Louis XI.
Une entrevue est organisée entre les deux rois qui débouche sur le Traité de Picquigny qui met définitivement fin, cette fois ci, à la Guerre de Cent Ans.
Par ce traité, Édouard IV reconnaît Louis XI comme seul roi légitime de France, et reçoit en échange une pension annuelle de 50 000 écus et une indemnité de 75 000 écus. Des fiançailles sont par ailleurs prononcées entre le dauphin Charles et la fille aînée d'Édouard. La guerre de Cent Ans est terminée. Les Anglais rembarquent définitivement.
Ils n'ont plus en France que Calais qu'ils conserveront jusqu'en 1558.
Blog de Jean-Jacques Handali