Les images
Ces deux photos représentent Alfred Dreyfus, l'une en 1894 au moment du début de l'affaire alors qu'il est âgé de 35 ans et l'autre en 1935, l'année de son décès.
Les faits
Onze ans après la dégradation publique du capitaine Alfred Dreyfus (1859-1935) sous l'accusation d'espionnage, la Cour de cassation par un arrêt du 12 juillet 1906 innocenta et réhabilita définitivement Dreyfus en ces termes « "Attendu, en dernière analyse, que de l'accusation portée contre Dreyfus, rien ne reste debout ; et que l'annulation du jugement du Conseil de guerre ne laisse rien subsister qui puisse à sa charge être qualifié crime ou délit ; dès lors, par application du paragraphe final de l'article 445 aucun renvoi ne doit être prononcé. »
Par la loi du 13 juillet 1906, Dreyfus est réintégré partiellement dans l'armée, au grade de chef d'escadron(commandant). Ses cinq années d'incarcération ne sont pas prises en compte pour la reconstitution de sa carrière, et il ne peut plus prétendre à un grade d'officier général. Cette décision brise tout espoir d'une carrière digne de ses réussites antérieures à son arrestation de 1894. Il est donc contraint à une douloureuse démission en juin 1907. Les magistrats ne pouvaient rien contre cette ultime injustice volontairement commise. Le droit et l'égalité avaient été encore une fois bafoués.
Dreyfus n'a jamais demandé de dédommagement à l'État, ni de dommages-intérêts à qui que ce soit. La seule chose qui lui importait, c'était la reconnaissance de son innocence.
Officier de réserve, Dreyfus participe à la guerre de 1914-1918 au camp retranché de Paris, comme chef d'un parc d'artillerie, puis affecté au Chemin des Dames et à Verdun. Il termine sa carrière militaire au grade de colonel. Il meurt le 12 juillet 1935 à l'âge de 76 ans dans l'indifférence générale.
L'affaire Dreyfus fut un conflit social et politique majeur de la Troisième République qui survint à la fin du x19e siècle, autour de l'accusation de trahison faite au capitaine Alfred Dreyfus qui est finalement innocenté.
Elle a bouleversé la société française pendant douze ans, de 1894 à 1906, la divisant profondément et durablement en deux camps opposés, les « dreyfusards » partisans de l'innocence de Dreyfus, et les « antidreyfusards » partisans de sa culpabilité.
Blog de Jean-Jacques Handali