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Pedro Américo, L'Indépendance ou la mort ! |
L'image
Ce tableau de Pedro Américo intitulé "
L'Indépendance ou la mort !" (1888) représente la proclamation de l'indépendance du Brésil par le prince-régent Pedro le 7 septembre 1822. Sa garde d'honneur l'acclame tandis que certains soldats jettent à terre leur brassard aux couleurs du Portugal.
Les faits
Le Brésil, qui a été créé et colonisé par les Portugais en 1500 suite à une erreur de navigation, proclame son indépendance le 7 septembre 1822. L'anniversaire de ce jour est devenu fête nationale, bien que le un processus se soit en réalité étendu de 1821 à 1824, avec une opposition violente entre le toit nouveau Brésil et le Portugal, ce dernier souhaitant toujours garder le Brésil comme une simple colonie.
C'est en effet une erreur de navigation qui avait permis au navigateur portugais Pedro Alvares Cabral d'aborder cette terre en 1500. Elle devint de fait - avec la permission du pape - la principale terre sud-américaine qui échappait à la colonisation espagnole.
Lorsqu'en 1807, le royaume du Portugal est occupé par les troupes de Napoléon 1er, le prince régent, du Portrait Pedro de Bragance, s'enfuit sur un navire anglais et se réfugie outre-Atlantique.
Il s'établit à Rio de Janeiro, alors capitale de la colonie du Brésil.
Devenu roi du Portugal en 1816, après la mort de sa mère, la reine Marie la Folle, le prince régent prend le nom de Joao VI (Jean VI). Mais bien que les troupes d'occupation françaises aient depuis longtemps quitté la métropole, le nouveau souverain prolonge son séjour au Brésil dont il semble apprécier particulièrement la douceur de vivre.
Il octroie à la colonie son autonomie au sein du « Royaume-Uni de Portugal, du Brésil et des Algarves ». Cette décolonisation en douceur se fait au profit exclusif de la bourgeoisie carioca (de Rio).
En 1820, une révolution libérale éclate au Portugal et la famille royale est rappelée à Lisbonne par le nouveau gouvernement et est sommé de mettre un terme à l'autonomie du Brésil.
À regret, Jean VI regagne la métropole mais il confie la régence du Brésil à son fils cadet Dom Pedro (Pierre), 18 ans.
Pour maintenir l'unité de la colonie et éviter les troubles qui endeuillent à la même époque les colonies espagnoles voisines, Dom Pedro choisit donc de rester au Brésil envers et contre tout et lance ce simple cri, le 9 janvier 1822 : « Fico » («
Je reste »).
Comme les Cortes prétendent envoyer des troupes au Brésil et nommer de nouveaux gouverneurs militaires dans les provinces, le régent prend les devants.
Le 7 septembre 1822, près de São Paulo, au bord de la rivière Ipiranga, il lance le slogan devenu célèbre :
« Independencia ou muerte » («
L'indépendance ou la mort »). ; Ce « cri d'Ipiranga » consacre l'indépendance du Brésil.
Un peu plus tard, le 12 octobre 1822, le régent est nommé empereur constitutionnel du pays sous le nom de Pedro 1er et solennellement couronné à Rio de Janeiro le 1er décembre de la même année. Il à 24 ans.
Tournant le dos aux espoirs qu'il a fait naître, le nouveau souverain entre en conflit avec l'Assemblée constituante du Brésil et provoque accessoirement une guerre avec l'Argentine qui se solde par la sécession de l'Uruguay.
Le 7 avril 1831, il doit finalement abdiquer en faveur de son fils de 5 ans, Pedro II tandis que sa fille monte sur le trône du Portugal sous le nom de Marie II.
L'ex-empereur revient au Portugal après avoir confié à José Bonifácio de Andrada e Silva le soin de gouverner le Brésil jusqu'à la majorité de son fils.
Le règne de Pierre II est marqué par la modernisation financière et politique du pays, avec notamment l'octroi du suffrage universel.
En 1888, l'esclavage est enfin aboli, mais ces réformes libérales provoquent une révolte de l'oligarchie et la destitution de l'empereur par des militaires le 15 novembre 1889.
Après une période de troubles la République est instaurée et la capitale impériale Petropolis désertée...
Blog de Jean-Jacques Handali