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Alexandre-Évariste Fragonard (1780-1850), Saladin à Jérusalem, Musée des Beaux-Arts de Quimper |
Le royaume de Jérusalem proclamé par les Croisés francs mais affaibli par des querelles intestines, sort dans un premier temps, très affaibli (pour ne pas dire décimé) de la bataille de Hattin (ou de Tibériade) qui eut le 4 juillet 1187e t ou le sultan Saladin remporta une premiere victoire écrasante.. La fine fleur de la noblesse du royaume fut alors emprisonnée, y compris le seigneur Guy de Lusignan (roi de Jérusalemn de 1186 à 1192 et Comte de Jaffa de 1180 à 1186).
La situation à l'intérieur de la ville de Jérusalem elle-même était alors déplorable.
La ville était peuplée de réfugiés fuyant l’armée de Saladin, et il en arrivait chaque jour davantage. On comptait à peine 14 chevaliers dans toute la ville. Dans ce contexte c'est à Balian d’Ibelin, seigneur de Rama et de Naplouse qu'incomba la charge de défendre le patriarche Héraclius, la reine Sibylle et le reste des habitants la ville. .
Balian se prépara dès lors au siège inévitable de la ville en tentant d'amasser des fonds et des vivres. et en adoubant 70 chevaliers parmi les rangs des écuyers et des bourgeois !
Pendant ce temps là les armées de Syrie et d’Égypte se réunissaient sous le commandement de Saladin, et même si celui-ci avait décidé dans un premier temps d'épargner la ville sainte, pour se consacrer à la reprise des autres ports et placse fortes du royaume (Saint-Jean-d'Acre, Sidon, Beyrouth, Ascalon, Naplouse, Jaffaet le château de Toron), le sultan arriva aux abords de Jérusalem le 20 septembre.
Le siège de Jérusalem par l’armée de Saladin a donc lieu du 20 septembre au 2 octobre 1187, et se termine par la reprise de Jérusalem aux croisés et la chute totale du royaume de Jérusalem.
Quelques réfugiés partirent d’abord à Tripoli, où l’entrée leur fut refusée et où les possessions qu’ils avaient rapportées de Jérusalem leur furent volées. Beaucoup d’entre eux partirent à Antioche, en Cilicie ou à Byzance. Les autres réfugiés partirent en Égypte, et purent embarquer à bord de navires italiens en partance pour l’Europe.
Saladin rétablit le libre passage des pèlerinages chrétiens à Jérusalem (objet de la Première croisade), et permit au Saint-Sépulcre de rester aux mains des chrétiens. Pour consolider la légitimité musulmane de Jérusalem, plusieurs lieux saints, dont celui qui deviendra la mosquée al-Aqsa, furent purifiés avec de l’eau de rose. Saladin partit ensuite à la conquête de quelques forts qui lui résistaient encore, comme Belvoir, Kerak et Montréal...
Entre-temps, les nouvelles de la défaite désastreuse de Hattin étaient arrivées en Europe grâce à l’archevêque de Tyr et grâce à d’autres pèlerins et voyageurs, alors que Saladin était en train de conquérir le reste du royaume pendant l’été de l’année 1187.
Une nouvelle croisade fut immédiatement planifiée.
Le 29 octobre, le pape Grégoire VIII publia la bulle
Audita tremendi, avant même qu’il n’ait eu vent de la chute de Jérusalem. En France et en Angleterre, la dîme saladine fut instaurée pour financer les charges. La troisième croisade qui en résulta ne fut pas prête avant 1189, et partit en trois contingents différents, menés par Richard Cœur de Lion, Philippe Auguste et Frédéric Barberousse.
Blog de Jean-Jacques Handali