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François Dubois, Erection de l'obélisque de la Concorde- Musée Carnavalet Paris |
Le 25 octobre 1836, est érigé à Paris, sur la place de la Concorde, un obélisque en provenance du temple pharaonique de Louqsor (Égypte) et vieux d'environ 4 000 ans, ce qui fait de lui le plus vieux monument de la capitale française. Parmi les hiéroglyphes ornant chacune des faces, on ne peut manquer le cartouche de Ramsès II, où le roi fait une offrande au dieu Amon-Rê. À l'origine, comme son jumeau qui se trouve toujours à Louxor, l'obélisque reposait sur une base carrée décorée de 16 babouins dressés sur leur pattes arrière et dont le sexe est bien visible. Un fragment de ce socle fut rapporté d'Égypte avec l'obélisque mais pour ne pas choquer la société française assez prude du 19e siècle, cet élément de décoration ne fut pas installé place de la Concorde et fut remplacé par un piédestal fait de 5 blocs de granite rose issus des carrières de l'Aber-Ildut, en Bretagne
On peut aujourd'hui voir le piédestal original, avec ses babouins, dans la section des antiquités égyptiennes du musée du Louvre.
Cet obélisque constitua le deuxième cadeau diplomatique du vice-roi d'Égypte Méhémet Ali à la France. En effet, le roi Charles X avait déjà accueilli à Paris le 9 juillet 1827, un girafon répondant au nom de Zarafa, (
la girafe en arabe) premier animal de son espèce à fouler le sol français ; elle sera montrée aux parisiens dans les jardins du roi et finira sa vie en 1845 avant d'être naturalisée et d'être envoyée au Museum d 'Histoire naturelle de la Rochelle, faute de place pour l'héberger dans celui de Paris.
Méhémet Ali, le vice roi d'Egypte, reprenant une tradition bimillénaire inaugurée à Rome par le célèbre Mécène (le premier qui eut l'idée d'utiliser les obélisques égyptiens comme décors urbains) propose donc à la France et à l'Angleterre de leur faire cadeau des deux obélisques d'Alexandrie en remerciement de leur contribution à la modernisation du pays. Mais en connaisseur avisé, l'égyptologue Jean-François Champollion lui suggère d'offrir plutôt à la France les deux obélisques de Louqsor. Sculpté dans un monolithe de granit, l’obélisque occidental, qui fut choisi pour être le premier transporté à Paris, mesure 22,84 mètres et pèse près de 230 tonnes.
La polémique fit rage sur l'endroit où l'ériger. Finalement, le nouveau roi Louis-Philippe 1er, dans un souci d'apaisement, trancha en faveur de la place de la Concorde. Le jour venu, le 25 Octobre 1836 donc, l'érection se déroula sous les yeux d'une foule ébahie - environ 200 000 personnes - et du roi lui-même, installé au balcon de l'hôtel de la Marine. Les difficultés de l'opération dissuadèrent cependant les Français d'aller chercher le deuxième obélisque offert, toujours en place au temple de Louxor.
En 1936, l’obélisque de Louxor fut classé au titre de monument historique français.
En mai 1998, après quelques hésitations et sur l'insistance de l'égyptologue Christiane Desroches Noblecourt, on installa au sommet de l'obélisque, un pyramidion, aussi pointu qu'étincelant, de 3,60 m de haut revêtu de bronze recouvert de feuilles d'or, d'une teinte proche de l'électrum employé dans l'ancienne Égypte. Ce revêtement, qui ornait tous les Obélisques de l'ancienne Egypte était cens servir de paratonnerre.
Blog de Jean-Jacques Handali