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La Marienplatz à Munich pendant le Putsch de la Brasserie, Bundesarchiv |
Le putsch de la Brasserie ou
putsch de Munich désigne une tentative de prise du pouvoir par la force en Bavière menée par Adolf Hitler, alors dirigeant du Parti national-socialiste des travailleurs allemands (NSDAP), dans la soirée du 8 novembre 1923.
Il se déroula à la Brasserie Bürgerbräukeller à Munich.
Hermann Göring, Ernst Röhm, Rudolf Hess, Heinrich Himmler et Julius Streicher étaient présents et y participèrent Soutenu par le général Erich Ludendorff, et accepté dans un premier temps par le triumvirat dirigeant la Bavière (Gustav von Kahr, Otto von Lossow, Hans Ritter von Seisser), il se termina dans la confusion et par un échec total des putschistes.
Condamné à cinq ans de détention, pour ce putsch raté Adolf Hitler ne passa finalement que treize mois à la prison de Landsberg, du 11 novembre 1923 au 20 décembre 1924, mettant son incarcération à profit pour rédiger
Mein Kampf.
Si l'épisode est en lui-même mineur dans l'histoire de la République de Weimar, il devint l'un des mythes fondateurs du régime nazi, qui organisa soigneusement par la suite sa commémoration annuelle comme une veritable fête nationale et érigea la
Blutfahne ("
le drapeau de sang "avec la croix gammée) utilisé pour la première fois ce soir là, au rang de symbole du régime.
Ce putsch constitua un tournant dans l'histoire et la stratégie du mouvement nazi. Hitler tira en effet toutes les leçons de ce fiasco, renforça son pouvoir sur le parti et tenta de bénéficier du soutien des milieux conservateurs et de l'armée, volonté qui s'illustra notamment par l'organisation de
la nuit des Longs Couteaux.
Seize années plus tard, le soir du 8 novembre 1939, alors qu'Hitler est devenu le Fürher, il fête comme à son habitude désormais dans cette même brasserie Bürgerbräukeller, l'anniversaire de son putsch de 1923.
Une bombe a été placée ce soir là dans la brasserie par , un humble menuisier originaire du Jura souabe, Georg Elser, qui veut profiter de l'occasion pour assassiner le Führer dont, plus lucide que la plupart de ses contemporains, il a mesuré la malfaisance.
Comme prévu, Hitler se présente à la brasserie, entouré de la plupart des principaux dignitaires nazis.
Mais comme il a hâte de revenir à Berlin, il abrège son discours et quitte les lieux plus tôt que prévu, à 21h 07, soit 13 minutes précisément avant l'explosion de la bombe...
Il bénéficiera d'une chance comparable lors de l'attentat de la Tanière du Loup en 1944.
La bombe provoqua l'effondrement d'une partie du local, faisant 8 morts et 63 blessés.
Blog de Jean-Jacques Handali