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Walter Paget (1863-1935)- Naissance de la République d'Irlande |
Le 6 décembre 1921, le Traité de Londres crée l'État libre d'Irlande.
Après une guerre de deux ans et plusieurs siècles d'oppression, les Irlandais obtiennent ainsi leur indépendance bien que le Traité de Londres soit signé avec réticence par Arthur Griffith et Michaël Collins, chargés de conduire les négociations au nom du Sinn Fein, le parti indépendantistes.
Apres des tergiversations sans fins, ce traité anglo-irlandais fut signée ratifié en trois exemplaires par le
Dáil Éireann, le 7 Janvier 1922, de justesse avec 64 voix contre 57, par la chambre des communes d'Irlande du Sud (représentant légal de l'Irlande pour les britanniques) et par les deux chambres du parlement britannique.
Collins, amer et lucide, murmura :
« Je signe mon arrêt de mort ». Il sera abattu quelques mois plus tard par un extrémiste du Sinn Fein.
Le traité prévoyait :
– La transformation de l'Irlande du Sud (26 comtés) en un «État libre d'Irlande», virtuellement indépendant avec statut de dominion (comme le Canada ou l'Australie) mais associé à l'Empire britannique,
– Un serment d'allégeance du nouveau gouvernement irlandais à la Couronne, celle-ci étant représentée par un vice-roi au château de Dublin, avec les mêmes prérogatives, essentiellement symboliques, que le gouverneur général du Canada,
– Le Parlement de Belfast, s'il refuse le traité, peut demeurer dans le Royaume-Uni et une commission devra, dans cette hypothèse, revoir la frontière entre les deux parties de l'île.
Pour Londres, il s'agit d'un texte équilibré qui, c'est important, maintient un lien symbolique entre l'Irlande et l'Empire. Il ne faudrait pas qu'une émancipation complète de l'Irlande donne de mauvaises idées aux autres peuples de l'Empire britannique.
Le nombre total de morts causés par la guérilla de 1919-1921 entre les républicains et les forces britanniques dans ce qui deviendra l'État libre d'Irlande est d'environ 1 400. Parmi ceux-ci, 363 étaient des policiers, 261 étaient des soldats britanniques, environ 550 étaient des Volunteers de l'IRA (dont les 24 exécutions officielles) et environ 200 étaient des civils.
Certaines sources donnent des chiffres plus élevés.
Le traité fut accueilli avec soulagement par l'opinion britannique et par beaucoup d'Irlandais, las des troubles. Mais il en alla autrement dans les rangs du Sinn Fein. Les républicains s'indignèrent en particulier du serment d'allégeance et du maintien d'un lien, si symbolique soit-il, avec la couronne britannique. Ils déplorèrent aussi que soit entérinée la scission entre le Sud et le Nord de l'île.
L'État libre d'Irlande est né. Mais la paix ne s'installa pas pour autant.
Une nouvelle guerre civile débuta, plus atroce que la guerre d'indépendance entre Irlandais et Britanniques qui opposa les dissidents du Sinn Fein à la majorité.
Cette nouvelle guerre civile irlandaise dura jusqu'à la mi-1923 et coûta la vie à de nombreux dirigeants du mouvement indépendantiste dont le chef du gouvernement provisoire Michael Collins, l'ancien ministre Cathal Brugha et les opposants au traité, Rory O'Connor, Harry Boland, Liam Mellows et bien d'autres. Le nombre de victimes n'a pu jamais être chiffré avec certitude mais il dépasse sans doute celui de la guerre d'indépendance cité plus haut.
À la suite de la mort de Griffith et de Collins, William T. Cosgrave devint le chef de l’État.
Le 6 décembre 1922, après la création officielle de l'État libre d'Irlande, il devint président du conseil exécutif à la tête du premier gouvernement irlandais internationalement reconnu.
La guerre civile s'acheva en 1923 avec la défaite des anti-traités.
Un mémorial appelé le Garden of Remembrance (Jardin du Souvenir) fut inauguré à Dublin le 50e anniversaire de l'Insurrection de Pâques.
Dan Keating était le dernier survivant du conflit où il avait combattu pour l'IRA et est mort en octobre 2007 à l'âge de 105 ans.
Blog de Jean-Jacques Handali