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Antoine François Momoro, « Premier imprimeur de la liberté nationale » Musée de la Révolution française |
Le 12 février 1794, le cordelier et premier imprimeur de la Liberté nationale" Antoine-François Momoro, que l'on crédite généralement de la paternité de la célèbre devise
“Liberté, égalité, fraternité”, dénonce devant la Convention le modérantisme de Danton et de Robespierre, pourtant déjà passablement enragés !
Adversaire déclaré de la royauté, même constitutionnelle, et de la religion catholique, il se jeta avec ardeur dans la cause révolutionnaire. Dès le début de la Révolution, Momoro achète plusieurs presses, ouvre une imprimerie au no 171 de la rue de la Harpe et se lance dans la politique mettant ses compétences au service des idées nouvelles.
Il demeure pourtant circonspect dans ses premiers engagements comme en témoigne, en juin 1789, son refus de publier
La France Libre de Camille Desmoulins. mais cela lui permet d'obtenir la concession exclusive des travaux de typographie et d’imprimerie de la Commune de Paris et de devenir secrétaire de la
Société des droits de l’homme, qui devient par après le
Club des cordeliers, dont il publie le journal et dont il devient un des orateurs les plus écoutés.
Il prend une part active à la déchristianisation et c’est son épouse, Sophie Momoro (née Fournier), qui incarne la déesse de la Raison lors de la première
Fête de la Liberté et de la Raison du 20 brumaire de l’an II à l’issue de laquelle la Commune décrète
"la fermeture de toutes les églises".
Lorsque Marat est assassiné en juillet 1793, Momoro aspire à lui succéder comme champion de la cause du peuple. Il persuade les cordeliers de poursuivre la publication de l'
Ami du Peuple sous sa houlette.
Après avoir œuvré à la chute des girondins dans la lutte qui oppose la Commune à la Convention, ile 12 Fevrier 1794 il lance donc son attaque contre Danton, Robespierre, qu’il accuse de
modérantisme.
Le
modérantisme ou
faction des modérés fut le nom donné, alors aux adversaires des partisans inconditionnels du terrorisme d'État, c'est-à-dire certains Montagnards désignés nommément par Camille Desmoulins dans les derniers numéros du
Vieux Cordelier.
Ce fut la dénonciation de trop !!!
Le comité de Salut Public, poussé par un rapport de Saint-Just dénonçant le «
complot de l’étranger » ourdi par les Indulgents et Exagérés, décide l’arrestation des hébertistes et de Momoro le 13 mars 1794.
Le 24 mars, lors de sa condamnation par le tribunal révolutionnaire, Momoro s’écrie :
«
On m’accuse, moi qui ai tout donné pour la Révolution ! », formule certes beaucoup moins célèbre que la première !
Il est guillotiné le jour même 4 germinal de l’an II à six heures du soir en compagnie des autres hébertistes.
Blog de Jean-Jacques Handali