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A la manifestation du 1er Mai de 1970 à Zurich, les participantes demandèrent l'introduction du suffrage féminin au niveau fédéral et cantonal. |
C'est après la votation du 7 février 1971 que le suffrage féminin fut introduit en Suisse au niveau fédéral alors qu'il le fut au niveau cantonal entre 1959 (Vaud, Neuchâtel puis Genève) et 1990 (Appenzell Rhodes-Intérieures).
La votation populaire du 7 février 1971 prononce également l'éligibilité des femmes aux élections nationales. Le nombre de femmes au Conseil national passe de 10 à 52 sur 200 de 1971 à 2003 et de 1 à 11 sur 46 au Conseil des États pendant la même période. En juin 2005, il y a 53 femmes au Conseil national (à la suite de remplacements). Après les élections fédérales du 18 octobre 2015, 64 femmes siègent au Conseil National (32 % des sièges)10 et sept au Conseil des États (15,2 % des sièges).
Sur les sept membres du Conseil fédéral, il y a une femme de 1984 à 1989 puis de 1993 à 1999.
Ce nombre passe à deux entre 1999 et 2003 puis retombe à un avec la non-réélection de Ruth Metzler-Arnold. Depuis l'élection de Doris Leuthard en 2006, il est de nouveau de deux, puis trois depuis le 1er janvier 2008 avec l'arrivée d'Eveline Widmer-Schlumpf. L'élection de Simonetta Sommaruga le 22 septembre 2010 est un pas symbolique car pour la première fois le gouvernement, composé alors de quatre femmes et de trois hommes, est à majorité féminine : la Confédération fait alors partie pendant un an des rares pays (Finlande, Norvège, Espagne et Cap-Vert) ayant à cette date une majorité de femmes au gouvernement Le nombre de femmes siégeant au Conseil fédéral redescend à trois en 2011, puis à deux à la suite de l'élection du 9 décembre 2015.
Dans la chronologie de cette introduction du suffrage féminin, il faut se souvenir que la constitution de 1848, qui est à l'origine de la Suisse moderne, proclamait l'égalité en droit de tous les êtres humains (
Menschen) mais n'incluait pas explicitement les femmes dans cette égalité.
Les lois qui suivirent cette constitution inscrivirent donc systématiquement les femmes dans une situation d'infériorité juridique.
De 1860 à 1874, les premiers mouvements féministes s'organisent et, lors des débats précédant la première révision constitutionnelle de 1874, les droits politiques des femmes font l'objet de nombreuses discussions.
Il faut attendre1886, pour qu'une première pétition soit présentée à l'Assemblée fédérale par un groupe de femmes emmenées par Marie Goegg-Pouchoulin. L'attention attirée par cette initiative débouche sur le premier article sur les revendications des femmes dans un grand quotidien,
Ketzerische Neujahrsgedanken einer Frau de Meta von Salis publié en 1887 par la
Zürcher Post.
La même année, Émilie Kempin-Spyri réclame devant le Tribunal fédéral le droit de devenir avocate, mais sa demande est rejetée.
En 1909 est fondée l'Association suisse pour le suffrage féminin (ASSF) qui deviendra, en 1971, l'Association pour les droits de la femme (ADF).
En 1912, le Parti socialiste suisse se prononce en faveur de l'octroi du droit de vote aux femmes, premier parti politique à le faire.
La revendication est reprise par le comité d'Olten en 1918.
En 1970 au cours d'une manifestation du 1er Mai à Zurich, les participantes demandèrent l'introduction du suffrage féminin au niveau fédéral et cantonal...
Blog de Jean-Jacques Handali