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Les troupes françaises en retraite vers la frontière chinoise.
BnF, Paris |
Lors du coup de force de 1945 en Indochine, l'empire du Japon prend le contrôle total de l'Indochine française, que son armée occupait déjà depuis 1940. On compte pas moins de 2.650 morts parmi les Français, dont le général Émile Lemonnier commandant de la 13e brigade de Langson. Le général ayant refusé à deux reprises de signer une capitulation sans conditions, est décapité au sabre le 10 mars 1945. A Paris, l'avenue située entre le Louvre et les Tuileries honore sa mémoire. 3.000 prisonniers rejoignent les camps de la mort, dont celui de Hoa-Binh. Parmi les 19.000 civils français, 3.000 sont aussi internés et parfois torturés. Les autres sont astreints à résidence forcée sous la férule de la Kempeitai (la police politique de l'armée impériale nippone).
Après avoir détruit l'administration coloniale française, les Japon suscite les proclamations d'indépendance du Việt Nam, du Laos et du Cambodge. Des actions de guérilla s'ensuivent, mais la reddition du Japon survient avant qu'une riposte de grande ampleur puisse être mise en œuvre par la France. Il en résulte une situation chaotique au cours de laquelle le Việt Minh, durant l'épisode dit de la Révolution d'Août, s'empare momentanément d'une partie du territoire vietnamien et proclame l'indépendance de la République démocratique du Viêt-nam (ou Vietnam).
Dans le même temps, comme pour ajouter à la confusion qui règne sur le terrain, les Alliés réunis à Potsdam projettent de couper en deux la péninsule indochinoise suivant le 16e parallèle (future frontière entre Nord- et Sud-Vietnam). Le maintien de l'ordre reviendrait au nord de cette ligne aux Chinois nationalistes de Tchang Kai-chek, au sud aux Britanniques !
Le général Charles de Gaulle, qui dirige le gouvernement provisoire de la République française, met tout en oeuvre pour restaurer la souveraineté de la France sur ses colonies d'outre-mer. Il veut effacer le souvenir de la défaite de 1940 et restaurer en tous lieux la grandeur de son pays. Il veut aussi couper court à d'autres tentatives indépendantistes au sein de l'Empire colonial français.
Dès le 24 mars 1945, il déclare son intention de constituer en Indochine une fédération de colonies et de protectorats qui comprendrait les trois provinces du Viêt-nam (les trois Ky : Tonkin, Annam et Cochinchine) ainsi que le Cambodge et le Laos.
Des soldats français sous les ordres du lieutenant-colonel Jacques Massu s'emparent le 23 septembre de Saïgon, capitale de la Cochinchine (le Viêt-nam du sud). Leur entreprise est facilitée par la capitulation officielle du Japon trois semaines plus tôt.
Quelques jours plus tard arrive un corps expéditionnaire sous les ordres du général Leclerc de Hauteclocque, héros de la Libération nommé par de Gaulle commandant en chef des troupes d'Extrême-Orient, sous les ordres de l'amiral Georges Thierry d'Argenlieu, gouverneur général d'Indochine.
Leclerc chasse Japonais et Chinois du Vietnam et du Cambodge et ait une entrée triomphale à Hanoï le 18 mars 1946...
Blog de Jean-Jacques Handali