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Carte datant de 1939, et montrant la "Colonie de Corée" (en rouge),
 ainsi que les autres territoires et colonies japonaise d'alors placées sous sous l'autorité
 de l'Empire du Japon
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Le 23 juillet 1894, les troupes japonaises investissent le palais royal de Séoul et renversent le roi de Corée. Son successeur est contraint quatre jours plus tard de signer un traité d'alliance militaire  entre leJ apon et la Corée,  traité dans lequel le Japon oblige la Corée a décalé la guerre à son voisin chinois.  Une première ébauche de la colonisation se fait avec le Traité de Ganghwa  en 1876,  premier des " traités inégaux" signé par la Corée, ouvrant les villes de Busan, Chemulpo (Incheon) et Wonsan aux Japonais. Le Traité de Ganghwa est la réplique exacte de la Convention de Kanagawa signé en 1853, entre les États-Unis et le Japon.
C'est en 1905  par le Traité de Portsmouth de 1905, qui clôt la guerre russo-japonaise, que la colonisation de la Corée par le Japon proprement commence et  ce  par l'établissement d'un protectorat confirmé par divers accords bilatéraux. Le plus important d'entre eux est le Pacte Taft-Katsura, signé entre le ministre américain de la Guerre W. H. Taft et le Premier ministre japonais Katsura Tarō. 
Le 28 août 1910, l' occupation  japonaise de la Corée est renforcée par la signature d'un Traité d'annexion (un autre des traités inégaux).  Bien que les différents actes établissant ce protectorat, puis une annexion, aient été signés sous la contrainte, dans le cadre d'une « politique de la canonnière », les Japonais désignent cette annexion sous le nom de nikkan heigô ou  fusion nippo-coréenne, conforme au droit international de l'époque puisqu'il laisse imaginer une volonté de s'unir des deux pays.
En réalité l'Empire du Japon prit durement en main la péninsule et exerça une domination souvent qualifiée d'impitoyable, nettement freinée par la résistance des Coréens.  Après le Traité d'annexion  de 1910  arrestations arbitraires, tortures et brimades furent couramment utilisées par le colonisateur japonais, afin de briser l'opposition et d'asseoir le régime colonial.
Au moment du déclenchement de la  Seconde Guerre mondiale, l'enseignement du coréen, qui avait été auparavant obligatoire, est arrêté le 31 mars 1941.Pendant toute la duré de la guerre,  la Corée servit ni plus ni moins que de réservoir aux Japonais, qui y puisèrent matières premières, denrées agricoles etmain-d'œuvre à coût inférieur pour leurs usines. Les Coréens qui s'établirent au Japon subirent des discriminations raciales, tandis que beaucoup de femmes servirent d'esclaves sexuelles (« femmes de réconfort ») aux soldats japonais durant la Seconde Guerre mondiale. Cette situation se maintint jusqu'à la Capitulation du Japon le 15 août 1945 (Gyokuon-hōsō). La Corée fut alors divisée en deux zones d'occupation administrées respectivement par l'Union soviétique (au nord) et les États-Unis (au sud), division qui perdure encore  de  nous jours.
 
Blog de Jean-Jacques Handali