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Vue des magasins de la Compagnie des Indes à Pondichéry, de l'amirauté et de la maison du gouverneur, avant la destruction de la ville par les Anglais en 1761, telle qu'on peut l'entrevoir sur cette gravure de 1769. |
La Compagnie française pour le commerce des Indes orientales est une entreprise coloniale française dont le siège était à Paris fut créée par Colbert le 27 aoû 1664. Son objet principal était de
« naviguer et négocier depuis le cap de Bonne-Espérance presque dans toutes les Indes et mers orientales »,avec monopole du commerce lointain pour une durée de 50 ans.
Plus que sa rivale anglaise, elle forme une véritable puissance dans l'océan Indien entre 1720 et 1740, puis devient centrale dans les grandes spéculations boursières sous Louis XVI.
Sa création avait pour but de donner à la France un outil de commerce international avec l'Asie capables de rivaliser avec les puissantes Compagnies européennes comme l'
East India Company (
Compagnie anglaise des Indes orientales) fondée en 1600 ou surtout la
Verenigde Oost Indische Compagnie (Compagnie néerlandaise des Indes orientales) fondé en 1660. Pour amortir les risques financiers dess navigations au long cours, qui pouvaient durer plusieurs mois, les gouvernements anglais et néerlandais puis français accordèrent alors des exemptions fiscales conséquentes aux marchands et armateurs qui voulaient bien investir dans le commerce des épices comme dans la colonisation du Nouveau Monde... et la traite des esclaves. Ce faisant, ils subventionnaient avec de l'argent public un commerce destiné à répondre aux goûts luxueux de l'aristocratie pour les épices, les étoffes, les porcelaines et ... le "matériel humain" peu onéreux.
Cependant, la guerre d'usure avec les Néerlandais puis le choc frontal avec les Anglais en Inde lconsuidront la Compagnie Française des Indes conduiront à sa perte, moins d'un siècle seulement après sa création.
En 1763, après le traité de Paris, la France perd son premier empire colonial, et, concernant l'Inde, ses territoires du Deccan : il ne lui reste plus que les cinq comptoirs de Pondichéry, Karikal, Yanaon, Mahé et Chandernagor, qu'elle conservera sous la forme d'établissements jusqu'en 1949.
La structure connaitra quelques soubresauts notamment sous le nom de Compagnie Française des Indes Orientales et de la Chine jusqu'à 30 mai 1795 où Cambacérès, devenu président du Comité de salut public, décide la séquestre sur les navires de la Compagnie ,qui ne pouvant reprendre ses activités est liquiidée. Certains des actionnaires et directeurs de la Compagnie décidés à obtenir réparation entament une procédure judiciaire contre l'État qui se poursuivra pendant prés d'un siècle jusqu'en 1875 ! La compagnie ne s'en releva évidemment pas !
Blog de Jean-Jacques Handali