Élisabeth de Wittelsbach, épouse de François-Joseph 1er de Habsbourg, impératrice d'Autriche et reine de Hongrie, passée à la postérité sous son surnom de « Sissi », se trouve à Genève depuis juillet 1898. De santé fragile, et très affecté par la mort de son fils Rodolphe, elle réside incognito à l'Hôtel Beau-Rivage où elle s'st faite enregistrée sous un de ses nombreux titres inconnus du public, celui de Comtesse de Hohenems. Elle arrive au Beau-Rivage avec une suite restreinte à sa plus simple expression pour une souveraine de sa qualité. Il y a là, avec elle, son aide de camp le général de Berzeviczy, sa dame de compagnie la comtesse Irma Sztáray, Barker son nouveau lecteur de grec, trois dames d'honneur et deux chambrières.
L'impératrice est atteinte d'anémie, en raison de son régime alimentaire très carencé et de ses tendances anorexiques, mais elle est aussi atteinte de névrite, d'insomnie et d'une légère dilatation cardiaque. A Vienne, son entourage pense qu'une nouvelle cure de repos en Bavière puis en Suisse lui fera le plus grand bien. Son mari l'empereur François-Joseph ne l'accompagne pas dans ce périple, contraint de rester à Vienne pour fêter le 50e anniversaire de son accession au trône.
Ce Samedi 10 septembre 1898, à 13h 15, l'impératrice sort de l'hôtel Beau-Rivage, situé face au lac Léman, et prend le Quai du Mont Blanc au bras de sa dame de compagnie, pour se diriger vers l'embarcadère du bateau le
Ville de Genève qui doit les conduire dans une promenade sur le Lac.
Passant près d'un jeune homme, l'impératrice reçoit ce qu'elle croit être un coup de poing et trébuche. En réalité, le jeune homme vient de la poignarder au moyen d'une lime (exposée à Vienne dans un musée consacré à l'impératrice). Son crime commis, le jeune homme s'échappe mais est arrêté quelques mètres plus loin par deux cochers qui stationnaient là, MM. Vuillemin et Chamartin.
L'impératrice tient quand même à prendre le bateau, ce qu'elle fait avec peine.
Le bateau appareille et peu après l'impératrice perd connaissance. En ouvrant son corsage, le médecin observe un infime point rouge au-dessus du sein gauche.
Sa dame de compagnie révèle alors le nom de sa maîtresse et le bateau
Genève revient à quai. Ramenée dans ses appartements, Élisabeth meurt à 14 h 40 dans les bras de Fanny Mayer, l'épouse du propriétaire de l'hôtel Beau-Rivage.
D'après certaines sources, son assassin, l'italien Luigi Lucheni, se revendiquait du mouvement anarchique alors très en vogue en Europe, mais d'autres sources affirment que son seul but était de faire parler de lui en accomplissant une action éclatante. C'est en tout cas ce qu'il déclara lors de son interrogatoire dans lequel il aurait affirmé " n'avoir jamais été anarchiste ". En réalité, c'était le duc d'Orléans que Lucheni aurait voulu assassiner, mais celui-ci ayant changé son emploi du temps genevois, il se serait rabattu sur l'impératrice d'Autriche !
L'assassinat de l'impératrice n'aurait donc rien du à la politique mais tout au hasard.
Le corps d'Élisabeth de Wittelsbach, impératrice d'Autriche et reine de Hongrie repose aujourd'hui dans un sarcophage aux côtés des 137 autres membres de la dynastie des Habsbourg-Lorraine, dans la crypte des Capucins, à Vienne.
Blog de Jean-Jacques Handali