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Abbaye de Port-Royal-des-champs en 1674 |
Le 29 octobre 1709, le roi Louis XIV met un terme au jansénisme.
Il disperse les religieuses de Port-Royal des Champs et fait raser l'abbaye, dont seules subsistent aujourd'hui les ruines romantiques.
Fondé au 17e et 18e siècle, le Jansénisme est un courant théologique qui se base sur la doctrine de Saint Augustin. De nombreux conflits naissent entre les jansénistes et les autorités en place. Le trop grand pouvoir du Saint-Siège est, entre autres, remis en cause par le mouvement. D’ailleurs, en 1653, le pape condamne les Jansénistes pour plusieurs propositions de leur livre fondateur,
L’Augustinus, qu’il juge hérétique. Le roi est également dans la ligne de mire des JAnsénistes, puisqu'il sont les opposants les plus farouches au regime de la Monarchie absolue.
Un monastère féminin est fondé en 1204 dans les actuelles Yvelines. Tout s’y passe dans la plus grande tranquillité jusqu’en 1608. C’est à ce moment que la Mère Angélique Arnauld mène une grande réforme pour remettre sur pied la spiritualité au sein du groupe. Des rumeurs courent sur le mauvais esprit des pensionnaires qui ne seraient pas très pieuses… D’une main de fer, cette abbesse élue à seulement 11 ans redresse Port-Royal.
C’est elle qui décide en 1625 d’acheter un hôtel faubourg Saint-Jacques à l’intérieur de Paris pour échapper à une épidémie de paludisme. Une distinction s’installe au moment du déménagement intramuros de la plupart des religieuses. L’abbaye de Port-Royal se trouve au Nord-Est du XIVème arrondissement de Paris alors que l’abbaye de Port-Royal-des-Champs est à la campagne à l’extérieur de Paris.
Le lieu où s’installent les religieuses est l’ancien Hôtel de Clagny. Construit au milieu du16ème siècle par Pierre Lescot, architecte ayant travaillé pour cinq rois de France, le bâtiment a été offert à Angélique Arnauld par son neveu Léon, en échange de 1 500 livres de rente. L’abbesse y fait construire plusieurs bâtiments dont une chapelle bénie en 1648. On fait également ériger un monastère, qui sépare l’espace public et celui réservé aux religieuses.
La spiritualité de Port-Royal relève grandement du courant janséniste, un choix doctrinal qui va l’ancrer dans une importante controverse et le mener à sa perte.
En 1664, l’archevêque de Paris fait circuler une ordonnance condamnant les propositions de l’Augustinus adoptées par les jansénistes. Cette dernière doit être signée par tous les religieux. Sur environ 90, seule une dizaine des sœurs de Port-Royal accepte de s’y soumettre. Les autres sont expulsées et certaines d’entre elles peuvent regagner Port-Royal-des-Champs. Mais cet épisode est le début de la fin pour Port-Royal et pour le jansénisme.
En 1707, Louis XIV confisque les biens de Port-Royal-des-Champs et l’archevêque finit par confirmer la suppression du monastère. Le monastère est rasée dès 1709 et l’Abbaye de la maison mère en 1713.
Quand à Port-Royal de Paris, les religieuses qui y résident ne sont plus jansénistes mais visitandines et y restent jusqu’à la Révolution Française.
Malgré les fusions, les évolutions et les destructions, plusieurs bâtiments ont été conservés de l’époque de l’Abbaye. En l’occurrence, le cloître, la chapelle, la salle capitulaire et le chœur des religieuses sont toujours visibles, mais uniquement au moment des offices.
L’ensemble est classé Monument historique, conservé dans la structure hospitalière à laquelle on peut accéder Boulevard de Port-Royal à Paris , comme son nom l’indique.
Aujourd’hui, tout cet espace est intégré à l’Hôpital Cochin, un hoptail de l'AP/HP (Assistance publique / Hopitaux de Paris)
Blog de Jean-Jacques Handali