Ils seront retenus en otages pendant 444 jours.
L'élément déclencheur de cette crise est l'hospitalisation le 22 octobre 1979 à New York de l'ancien dirigeant iranien le shah Mohammad Reza Pahlavi, jusque là en exil au Mexique à la suite de la Révolution iranienne.
En échange de la libération des otages, les autorités iraniennes réclament que les États-Unis leur livrent le shah, afin que celui-ci soit jugé. Selon l'arrêt de la Cour internationale de justice, saisie de l'affaire :
« L'ayatollah Khomeini a proclamé que l’État iranien apportait sa caution, tant à la prise de l'ambassade qu'à la détention des otages. Il a qualifié la première de « centre d'espionnage », il a déclaré que les seconds resteraient (sauf quelques exceptions) « en état d'arrestation » jusqu'à ce que les États-Unis aient livré l'ancien Chah et ses biens à l'Iran et il a interdit toute négociation avec les États-Unis à ce sujet ».
Une mois et demi après la prise d'otages de Téhéran, le 15 décembre 1979, l'ex-chah est chassé des États-Unis et meurt en Égypte le 27 juillet 1980, après une agonie de plusieurs mois.
Entre temps, cinq mois après la prise d'otages, en avril 1980, le président Jimmy Carter lance l'opération Eagle Claw en vue de délivrer les otages par la force.
C'est un échec retentissant.
Parmi les hélicoptères engagés, plusieurs tombent en panne dans le désert. Huit militaires trouvent la mort dans une évacuation précipitée. Humiliés, les gouvernants américains ne vont dès lors avoir de cesse de combattre la République islamique, jusqu'à encourager le dictateur irakien Saddam Hussein à attaquer l'Iran en septembre 1980.
Les otages sont libérés à Alger le 20 janvier 1981, douze minutes après l'adresse inaugurale du président Reagan, nouvellement élu, et rejoignent leur pays le 27, à l'occasion de l'investiture du président Reagan, après une étape sur la base aérienne de Wiesbaden.
Leur libération coïncidant avec le discours inaugural de Reagan, beaucoup (dont Bani Sadr, alors président de la République islamique d'Iran, et Gary Sick, alors membre du Conseil de la sécurité nationale et conseiller principal du président américain pour le golfe Persique) ont parlé d'une
« surprise d'octobre », affirmant qu'un marché avait été négocié par des républicains ayant des connexions avec la CIA (dont George H. W. Bush), appartenant à l'entourage de Reagan, afin de s'assurer que les otages ne seraient libérés qu'après l'élection de Reagan.
Blog de Jean-Jacques Handali