Le 21 novembre 1916, en pleine guerre mondiale, s'éteint l'empereur d'Autriche, François-Joseph 1er (86 ans), après 68 ans de règne et beaucoup de malheurs familiaux. D'abord le suicide de son fils Rodolphe dans le pavillon de Mayerling puis l'assassinat à Genève de son épouse Élisabeth (Sissi).
« Rien ne m'aura donc été épargné », murmure-t-il d'un ton las lorsqu'il apprend l'assassinat à Sarajevo, le 28 juin 1914, de son neveu et premier héritier par ordre successoral, l'archiduc François-Ferdinand et de sa femme Sophie. Il ne sait pas à ce moment que le pire est à venir.
Le 28 juillet 1914, un mois après le drame de Sarajevo, il signe la déclaration de guerre à la Serbie, bien que conscient de l'engrenage des alliances qui va plonger l'Europe puis le monde dans un conflit général de quatre longues années.
Bien que robuste, la santé de François-Joseph s'était légèrement dégradée depuis le début de la guerre. Début novembre 1916, le souverain est frappé par une congestion pulmonaire entraînant des poussées de fièvre et une grande fatigue, générée par le maintien du rythme de vie et des obligations officielles du monarque. La maladie évolue à partir du 15 novembre puis s'aggrave considérablement le 20 novembre. L'empereur remplit pourtant ce jour-là ses obligations au château de Schönbrunn (paraphe de dossiers, entrevue…) mais son état ne cesse d'empirer : il doit faire des pauses fréquentes et semble éprouver des difficultés à se tenir debout, selon ses proches collaborateurs. Le soir, lorsqu'il s'endort, il est au plus mal. L'archiduc Charles, héritier du trône, alors sur le front, est appelé en urgence à Vienne, par son épouse, appuyée par les médecins de l'empereur.
Le 21 novembre, à huit heures et demie du matin, François-Joseph reçoit l'extrême onction.
Son petit-neveu l'archiduc Charles de Habsbourg-Lorraine, lui succède sous le nom de Charles Ier.
Il essaie sans tarder de retirer l'Autriche-Hongrie du conflit qui l'entraîne vers sa perte et entame des négociations secrètes par l'intermédiaire de son épouse Zita, de ses beaux-frères et du pape Benoît XV, mais il ne réussit pas mieux que son grand-oncle à restaurer la paix.
Blog de Jean-Jacques Handali